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Fière de son passé culturel et de son savoir-faire ancestral, la France attache de l’importance à son patrimoine artisanal. Le métier de potier céramiste en fait partie. Les potiers sont des artisans créateurs d’objets uniques (ou en série limitée) utilisés pour la décoration ou à des fins utilitaires comme le carrelage. Le céramiste utilise généralement de la terre cuite et du grès comme matériaux et peut aussi faire de la réparation d’objets d’art. Cependant, même si beaucoup d’artisans ont un talent indéniable, ouvrir un atelier de céramique n’est pas toujours chose aisée. Voici cinq conseils pour vous aider à réaliser ce projet.

1. Choisissez la formation adaptée

Faire de la poterie ne s’invente pas et il est donc impératif d’avoir suivi une formation avant de songer à ouvrir son atelier. En effet, le métier de céramiste demande habileté manuelle, patience, minutie, créativité et sensibilité artistique ! Pour fidéliser sa clientèle et en attirer une nouvelle, il doit être en mesure de l’émouvoir en se montrant créatif que ce soit avec des objets usuels ou bien décoratifs.

Afin d’acquérir ces compétences, il existe deux branches distinctes :

– Les formations générales allant du CAP au bac + 5 :

 Niveau CAP – CAP tournage en céramique (apporte les savoir-faire de base) ; CAP décoration en céramique (apporte la maîtrise des techniques de décor),

Niveau Bac – Brevet des métiers d’art (BMA) céramique, BT dessinateur en arts appliqués

Niveau Bac+2 – Diplôme des métiers d’art (DMA) textiles et céramiques, option céramique artisanale ; BTS art céramique,

Niveau Bac+5 – Diplôme de l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg.

– Les formations professionnelles qui peuvent être prises en charge par des organismes de formation comme le Faf (Fonds d’assurance formation du travail temporaire), le fongecif (Fonds de Gestion des Congés Individuels de Formation), le Dif (le droit individuel à la formation), Pôle Emploi ou le Conseil Régional. Ces formations durent entre 600 et 1 200 heures et sont surtout utiles aux personnes qui souhaitent se reconvertir dans un autre secteur.

2. Cibler son installation

La seconde étape après avoir suivi une formation adéquate est de trouver son atelier. Sachez que pour gagner sa vie dans ce métier, il ne faut pas s’installer n’importe où. Les artisans ont ainsi tendance à élire domicile dans les lieux touristiques ou bien dans les centres traditionnels nés de la présence de kaolin ou d’une carrière d’argile, comme l’Alsace, la Bourgogne (lieux où se pratiquent la poterie depuis des siècles)… Un débutant peut ainsi gagner entre 1365 à 1710 euros brut par mois.

3. Ayez en tête les contraintes du métier

Si votre envie d’ouvrir un atelier est inébranlable, il faut cependant avoir conscience des contraintes de ce métier. Tout d’abord, le céramiste travaille la plupart du temps dans un atelier poussiéreux et humide. Il ne faut donc pas craindre la saleté due aux matériaux que nécessite la céramique ! De plus, l’artisan travaille dans des positions peu recommandées par les ostéopathes : assis, debout, penché, cela varie en fonction des phases de production de la céramique !

Enfin, commerce oblige, le propriétaire de l’atelier doit exposer ses créations en vue de les vendre. Conséquences ? L’atelier joue le rôle de lieu de création mais aussi de hall d’exposition, ce qui oblige le potier à jongler entre le travail manuel et l’accueil des clients qui nécessite une interruption de son travail, et ce à longueur de journée.

4. Gare aux démarches administratives

Artisans ou commerçants, les démarches administratives sont les mêmes pour tous quand il s’agit d’ouvrir un atelier. En effet, l’ouverture d’un commerce est soumise à des formalités administratives (immatriculation au registre du commerce et des sociétés -RCS-, déclaration aux services des impôts, etc.) qui sont, pour la plupart, prises en charge par le centre de formalités des entreprises (CFE). Voici donc les étapes incontournables :

–  L’immatriculation au RCS dans les 15 jours du début de l’activité (sauf pour l’auto-entrepreneur),

–  La déclaration aux services des impôts,

–  L’immatriculation au régime social des indépendants (RSI),

–  La déclaration de première embauche à l’inspection du travail, à l’Urssaf et à Pôle emploi si vous employez des salariés.

5. Faites parler de vous !

Monter son propre atelier nécessite de se faire connaître. Il faut donc faire circuler l’information, mais attention : la pertinence de la communication contribuera fortement au succès ou à l’échec de votre atelier ! En effet, les artisans ne bénéficient pas toujours d’une publicité à grande échelle et le bouche à oreille reste encore aujourd’hui le meilleur remède à ce manque d’information ! Notre conseil serait donc (en plus de la vente de la production dans la boutique de votre atelier) de participer à des foires, des salons, des marchés en France et à l’étranger. N’hésitez pas non plus à organiser vos propres expositions. En bref, faites parler de vous car, ne l’oublions pas, le métier d’artisan possède une dimension humaine importante !

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