Loin de représenter uniquement les grandes métropoles mondiales, les réseaux thématiques rencontrent un succès croissant auprès de nombreuses villes, qui cherchent à peser au niveau économique et décisionnel et acquérir une place de choix sur la scène internationale. A titre d’exemple, les métropoles toulousaine et nantaise se sont intelligemment emparées de cet outil pour rayonner à l’échelle européenne : Toulouse assurera cette année la présidence des « Ariane Cities », un réseau de villes actives dans le secteur spatial ; tandis que de 2015 à 2016, Nantes était pour sa part à la tête du réseau « Eurocities », véritable laboratoire de solutions pour les métropoles de demain, dont elle a fait un levier essentiel de son image à l’étranger.

« Arianes cities », réseau économique et pédagogique autour du secteur spatial

Créée en 1998 en tant qu’association à but non lucratif, la Communauté des Villes Ariane (CVA) regroupe des villes européennes – appelées Villes Ariane – et des entreprises industrielles partenaires travaillant sur le transport spatial européen. Inscrite dans le cadre de la construction de l’Europe, ce réseau ouvre à des échanges économiques directs entre les membres de l’association. Le terme « communauté » n’est pas anodin, et reflète l’ambition de ce réseau d’être un véritable socle de la co-construction de l’Europe spatiale. Il permet notamment de renforcer les coopérations, d’informer les élus locaux et les citoyens sur les activités spatiales en Europe et de contribuer à la formation des futurs professionnels du secteur spatial. Chaque ville, ou communauté d’agglomération est représentée par son administration locale ou régionale et établit un partenariat avec des entreprises industrielles.

Les objectifs de la Communauté des « Ariane Cities » :

  • Informer les citoyens sur les enjeux du secteur spatial, le savoir-faire remarquable du monde industriel aérospatial et le rôle qu’il joue dans les Villes Ariane
  • Souligner les implications économiques et sociales des programmes européens de lanceurs et le progrès technologique qu’ils suscitent
  • Faciliter la coopération à long terme entre les Villes Ariane, les entreprises, les agences spatiales, les institutions de recherche et d’enseignement
  • Proposer des programmes de nature technique, culturelle et éducative
  • Promouvoir le rôle stratégique de la Guyane Française et du Centre Spatial Guyanais (CSG), Port spatial de l’Europe

L’aspect pédagogique, se rapprochant du modèle classique des jumelages étudiants, est un axe non négligeable de ce réseau. Les villes membres se succèdent notamment à l’accueil des « écoles d’été » : des spécialistes, scientifiques et industriels européens se relayent auprès d’étudiants venus de toute l’Europe, afin de proposer des formations dans le secteur spatial. Les enseignements sont présentés par les professeurs des établissements d’accueil (ISAE, l’Université de Liège, Arts et Métiers ParisTech ou encore l’Université Sapienza de Rome) et sont partagées entre cours techniques, visites de sites industriels et découverte des recherches en laboratoires. Elles s’organisent chaque année dans une ville différente, associées à un ou plusieurs sponsors industriels (Safran Techspace Aero, EADS, Thales Alenia Space…).

En 2017, c’est donc Toulouse Métropole qui présidera cette communauté, avec le souhait de faire de son territoire un vecteur d’échanges, d’opportunités et de découvertes. La métropole proposera un programme professionnel et grand public très riche pour cette année 2017 avec notamment la Conférence Mondiale des Astronautes, en septembre prochain, et accueillera les Rencontres Européennes de la Science (ESOF), pour la 1ère fois en France. Notons enfin que cette présidence intervient au moment de la célébration des 20 ans de la Cité de l’Espace, l’occasion pour la métropole de valoriser l’une des infrastructures phares de son territoire. Première action symbolique de ce nouveau mandat :  le lancement d’Ariane 5 aux couleurs de Toulouse, le 14 février prochain !

« Eurocities », laboratoire de solutions pour les métropoles de demain

Fondé il y a 30 ans, le réseau « Eurocities » réunit aujourd’hui 140 villes de plus de 250 000 habitants dans 34 pays différents. Ce réseau a trois objectifs : défendre les intérêts des villes auprès des instances européennes, favoriser l’échange de bonnes pratiques entre les villes membres en matière de politiques publiques et développer des projets européens financés par l’Union Européenne. Dans les domaines de l’emploi, de la transition énergétique ou encore de la participation citoyenne, les métropoles membres incarnent des « espaces de solutions » en matière de qualité de vie des villes : les échanges entre élus et techniciens permettent aux citoyens de bénéficier des innovations et pratiques développées dans les autres villes du réseau. Ainsi, l’expertise collective d’Eurocities se veut force de propositions concrètes et opérationnelles à l’intention des décideurs européens.

Seule ville française membre de l’exécutif du réseau, Nantes s’investit au sein d' »Eurocities » depuis 1997. Appartenir à ce réseau, c’est échanger et innover avec d’autres villes, mais également défendre au niveau européen plusieurs enjeux stratégiques pour le territoire de la métropole : les services publics locaux, la cohésion sociale et territoriale, l’intégration des jeunes, le développement durable et la qualité de vie, mais aussi la créativité et la culture, facteurs de croissance et de cohésion. A ce titre, elle est à l’origine d’un Groupe de Travail, qu’elle préside depuis 2011, sur la mobilité des artistes et des professionnels de la culture. Après deux années à la tête du réseau, la métropole nantaise affiche un bilan très positif avec des projets d’envergure portés avec succès auprès des instances européennes. L’opération sociale urbaine des « 5 ponts » sur l’île de Nantes (centre d’hébergement d’urgence et services pour personnes en situation de précarité) a été financé à hauteur de 5,5 millions d’euros sur un total de 8,5 millions. Une subvention de 4,4 millions d’euros a également été accordée au projet « MySmartlife » – en lien avec les villes de Hambourg et Helsinki – pour le développement de la ville « intelligente », en proposant des solutions innovantes pour l’énergie et les transports. Un autre projet phare de cette présidence de deux ans est la création prochaine à Nantes d’un « pôle Europe » sur l’île de Nantes, visant à rapprocher les Nantais des enjeux européens. Grâce à son implication au sein du réseau Eurocities, Nantes est désormais un acteur reconnu des grands réseaux européens, alors qu’il y a deux ans Johanna Rolland, Présidente de Nantes Métropole, devait « expliquer où se situait la ville sur une carte de France ». Au-delà des 10 millions d’euros de financements européens reçus, Nantes a donc acquis, grâce à Eurocities, une véritable reconnaissance à l’échelle européenne. De quoi inspirer de nombreux territoires !

Parcours France organise le 16 mars prochain à Paris (Pullman Bercy) la 3ème édition de son Workshop Territoires & International.

 A propos du Workshop Territoires & International :

Une convention d’affaires entre développeurs économiques des territoires et représentants internationaux
> 250 rendez-vous business ciblés par filières et projets (investissements, partenariats, innovation…)
> Des présentations et des moments de networking
> Un accès à une base élargie de contacts