Grand rendez-vous annuel des projets en région, PARCOURS FRANCE accueillait, pour sa dixième édition, plus de 120 territoires, entreprises, franchises, associations, venus présenter leurs atouts et opportunités à quelques 2 000 visiteurs : entreprises et entrepreneurs, investisseurs, salariés, professionnels en quête de nouveaux horizons en région. En cette occasion, Parcours France proposait une initiative inédite, en partenariat avec La Start up est dans le Pré et Frenchweb : un Hackathon #OpenTerritoires, volontairement et bienveillamment « piratés » par des acteurs de l’innovation (startups, porteurs de projets) pour faire émerger des idées disruptives. Le deuxième hackathon était consacré aux « Nouvelles idées dans la santé et la Silver Économie ». Une thématique de plus en plus prégnante, dans un contexte de vieillissement démographique et d’émergence des technologies de e-santé, de télémédecine et de télésurveillance médicale. Animé par l’équipe de La Startup est dans le Pré !
DÉROULÉ :
[13h00 – 15h00] : SESSION DE RÉFLEXION
>5 min d’introduction générale
>1h55 de hack !
[15H00 – 16H00] : SYNTHÈSE (dans un espace réservé) entre le territoire et son modérateur
[18h00 – 18h45] : RESTITUTION DEVANT LA PRESSE ET LES VISITEURS
>Chaque territoire présente les idées innovantes qui ont émergé durant la réflexion
Territoires participants

Métropole du Grand Nancy, Pharmagest, Omh Grand Nancy / Laure VILAIN, chef de projets e-santé, Pharmagest

Conseil départemental de Corrèze / Michèle GARY PAILLASSOU, directrice transformation numérique & innovation
« Nous sommes venus sur le hackathon Parcours France avec un projet déjà bien avancé, et avec la volonté de prendre un peu de recul. Le hackathon était pour nous une opportunité d’élargir la perspective, en réfléchissant de manière plus globale au bien vieillir à Nancy » – Laure Vilain, chef de projets e-santé chez Pharmagest
La Métropole du Grand Nancy, en partenariat avec l’OMh – le principal bailleur social du territoire – et le groupe de e-santé Pharmagest, a développé un projet innovant de maintien à domicile. Celui-ci utilise des capteurs, associés à de l’intelligence artificielle et reliés à un opérateur médico-social, pour détecter les signes de faiblesse ou de défaillance individuelle – chute, immobilité prolongée, non utilisation du tiroir à couverts…- et donner immédiatement l’alerte. « Nous sommes venus sur le hackathon avec un projet déjà bien avancé, et avec la volonté de prendre un peu de recul. Le projet est focalisé sur l’habitat et les nouvelles technologies, même si nous sommes bien évidemment attentifs à mettre de l’humain derrière les technologies. Le hackathon était pour nous une opportunité d’élargir la perspective, en réfléchissant de manière plus globale au bien vieillir à Nancy », souligne Laure Vilain, chef de projets e-santé chez Pharmagest.
Le projet « 36 mois de + » de la Métropole du Grand Nancy, présenté sur PARCOURS FRANCE 2017, emblématique du désir d’imaginer des solutions innovantes et humaines au maintien à domicile des personnes âgées
De la séance de « piratage » est ressortie une idée principale : déstigmatiser et démystifier le vieillissement. « En tant que porteur de solutions, nous éprouvons parfois des difficultés à expliquer à une personne qu’elle devient fragile, ou risque de le devenir, et que c’est réversible : qu’elle peut parfaitement être autonome et continuer à vivre chez elle », explique Laure Vilain. Une problématique expérimentée sur le terrain, au moment de proposer à une personne âgée des e-services de maintien à domicile. « C’est super votre solution, mais je n’en ai pas besoin » : une réponse souvent entendue par les acteurs du projet e-santé nancéien. « Il est parfois nécessaire de prendre conscience de son état, de sa fragilité, pour déclencher une demande d’accompagnement et pouvoir demeurer plus longtemps chez soi, dans de bonnes conditions de sécurité », ajoute la cheffe de projets e-santé.
Le hackathon a ainsi fait émerger l’idée de compléter le dispositif de maintien à domicile, en amont, par des ateliers, des forums qui valorisent la passage à la retraite et fassent tomber les tabous relatifs au vieillissement. « La fin de la vie active n’est pas la fin en soi. Comme toute étape importante, elle se prépare. Et s’il existe de nombreuses ressources et accompagnements qui préparent à la retraite, nous souhaitons aller plus loin en insistant sur la préparation à un état de fragilité », conclut Laure Vilain. Un préalable indispensable à l’acceptation et à la mise en place de solutions à domicile.
« La démarche s’est avérée très riche en idées, en projets. Nous avons, par exemple, pensé à la mise en place de veillées numériques, réunissant jeunes et anciens dans un même espace équipé en services et outils web. Ou encore à la mise en route d’un tiers-truck, camion itinérant apportant les nouvelles technologies et le numérique dans les villages » – Michèle Gary Paillassou, directrice transformation numérique & innovation au Conseil départemental de Corrèze
Partir des usages, des appétences et appréhensions possibles des seniors à l’égard des nouvelles technologies : c’est également la problématique mise en jeu par le Conseil départemental de Corrèze à la table du hackathon Parcours France. Comme beaucoup d’autres territoires ruraux, le département compte une proportion croissante de personnes âgées. « Nous avons beaucoup développé les services de téléassistance et de maintien à domicile. Une politique soutenue par un grand plan d’investissement dans la fibre optique, qui équipera tous les corréziens en 2021 », énonce Michèle Gary Paillassou, directrice transformation numérique & innovation au Conseil départemental de Corrèze. Mais quels usages, quel services associer à ce haut débit ? « La Corrèze dispose, dans chaque canton, d’une instance de coordination de l’autonomie, et d’un réseau dense de clubs d’aînés. Autant de structures susceptibles de diffuser auprès des seniors des apprentissages, des pratiques liés au web à très haut débit », observe Michèle Gary Paillassou. Les acteurs du hackathon ont donc « phosphoré », en petits groupes, aux problématiques des seniors, à partir de 60 ans jusqu’à la fin de vie, et sur les meilleures façons de mettre la fibre à leur service.
« La silver économie est souvent traitée sous l’angle contraignant de la sécurité, de la surveillance, du médical. Nous nous sommes essayés à une approche plus ludique, centrée sur le bien-vivre, la convivialité et le lien social », précise Michèle Gary Paillassou. Hackers et hackés ont fait émerger trois pistes : la formation, les Mooc, les échanges et le partage d’expérience, en favorisant le lien inter-générationnel; les jeux en réseau et la culture en ligne, des plus classiques – belote virtuelle – à la réalité augmentée (visite d’un musée en 3D); enfin les services, à commencer par la communication et la mobilité, allant des réseaux sociaux aux plateformes de covoiturage. « La démarche s’est avérée très riche en idées, en projets. Nous avons, par exemple, pensé à la mise en place de veillées numériques, réunissant jeunes et anciens dans un même espace équipé en services et outils web. Ou encore à la mise en route d’un tiers-truck, camion itinérant apportant les nouvelles technologies et le numérique dans les villages », relève Michèle Gary Paillassou. Convaincu par ce format de réflexion collective, le Département projette désormais l’organisation de hackathons sur son territoire.