Grand rendez-vous annuel des projets en région, PARCOURS FRANCE 2017 accueillait, pour sa dixième édition, plus de 120 territoires, entreprises, franchises, associations, venus présenter leurs atouts et opportunités à quelques 2000 visiteurs : entreprises et entrepreneurs, investisseurs, salariés, professionnels en quête de nouveaux horizons en région. L’équipe rédactionnelle de PARCOURS FRANCE vous présente quelques uns des acteurs majeurs de ce rendez-vous. Aujourd’hui Eric Groud, vice-président délégué de la CCI des Pays de la Loire, nous parle du rôle des CCI au cœur des territoires.
PARCOURS FRANCE : Pourriez-vous, en tant qu’ancien président de la CCI de Maine-et-Loire, raconter une implantation d’entreprise particulièrement réussie sur le territoire départemental ?
Eric GROUD, Vice-Présidennt délégué de la CCI des Pays de la Loire : Je vais citer quatre exemples : autant de «success stories» animées par un même levier fondamental. D’abord l’implantation récente à Chemillé (Maine-et-Loire) du groupe espagnol Cortizo, producteur de profilé aluminium, qui s’est ainsi rapproché de l’association Menuiserie Avenir, regroupant les fabricants de fenêtre du territoire (plus de 60 % de la production française). Ensuite l’installation à Angers, au sein de Vegepolys, le pôle de compétitivité du végétal, du Geves (Groupement d’étude et de contrôle des variétés et des semences) et de l’Istom, école supérieure d’agro-développement international. Troisième exemple : la réunion, au sein de l’association Du Bellay, des nombreuses entreprises d’Anjou spécialisées dans la confection et le travail du cuir haut-de-gamme. Elles ont ainsi pu renforcer leur présence sur les salons internationaux, et leur visibilité auprès des grands donneurs d’ordre dans la mode et l’industrie textile. Enfin la tenue prochaine du World Electronics Forum, le Davos de l’électronique, du 24 au 28 octobre à Angers. La ville a obtenu l’organisation de cet événement d’envergure mondiale en s’appuyant sur le cluster We Network, qui fédère de très belles pépites régionales, telles qu’Eolane ou Lacroix.
Quel est le levier commun à ces quatre « success stories » ?
Il tient en une phrase célèbre : « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Les collectivités du territoire – CCI, Conseil régional, départemental, villes, CCI, EPCI… – ont co-construit une stratégie de long terme, autour d’une même ligne directrice : fédérer tous les acteurs d’une filière – recherche, formation, entreprises…– au sein d’un pôle ou d’un cluster labellisé. Ces pôles constituent de formidables accélérateurs de performance. Ils font émerger des synergies, permettent le développement de projets collaboratifs, contribuent à la notoriété et à l’attractivité des acteurs impliqués comme du territoire.
Quels sont les autres clés de succès pour attirer, accueillir et accompagner une entreprise, un entrepreneur ?
Je vous livre ma « check-list » :
– le haut débit
– la qualité et la densité des liaisons routières, autoroutières, ferroviaires, aéroportuaires
– la qualité de la formation, la présence d’établissements d’enseignement supérieur pour former les talents
– l’efficacité des centres et laboratoires de recherche
– l’ancrage dans le territoire
– le dynamisme des réseaux et lieux d’échange d’expériences
Le rôle des CCI a-t-il beaucoup évolué dans la promotion du territoire et la « captation » de nouveaux arrivants ?
Notre rôle est beaucoup plus proactif, à la mesure des mutations profondes que traversent notre économie et nos territoires. Il s’inscrit également dans la construction de stratégies collectives, embarquant une grande diversité d’acteurs pour mieux valoriser le territoire, dynamiser une filière. Un exemple : nous avons passé des conventions avec les acteurs locaux – en particulier les EPCI – portant sur la création d’observatoires économiques, l’animation de sessions thématiques, la réalisation d’une veille et d’une information régulière. Il s’agit notamment d’aider ces structures locales à anticiper les évolutions de leur environnement, de leur marché.
Les exigences des entreprises, en quête d’une nouvelle implantation, ont-elles également changé ?
Oui. Elles demandent, entre autres, une grande réactivité. Il faut donc mettre en place des équipes assez étoffées et pluridisciplinaires – avec notamment des spécialistes de l’international – pour répondre rapidement à un besoin, dans toutes ses dimensions.
Quels conseils donneriez-vous à un territoire désireux de renforcer son attractivité ?
Des conseils inspirés du précepte de Gandhi : «Il faut avoir des racines pour avoir des ailes». Au-delà d’une communication ciblée pour renforcer l’image, il s’agit de construire une stratégie autour des savoir-faire, des traditions, des forces vives du territoire. Il ne sert à rien de s’inventer une économie. Partir de ses racines, c’est encore le meilleur moyen de s’élever.
Quel bilan faites-vous de votre participation à PARCOURS FRANCE 2017 ?
J’ai été impressionné, sur place, par l’implication et l’engagement des territoires. J’ai envie de leur dire, avec Marie Curie : « Rien n’est à craindre, tout est à comprendre ». J’ajouterais bien : « Tout est à construire » !
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